Le séminaire éphémère du Lise
Le Séminaire éphémère du Lise est un espace mis à disposition de toutes celles et ceux qui souhaitent réfléchir collectivement, dans le cadre du laboratoire, de la façon la plus libre possible.
Il est transversal aux différents axes et n’est pas soumis à une programmation annuelle.
Objectifs
Ce séminaire a pour buts de :
- Mettre en discussion un travail en cours
- Soumettre à la réflexion collective une difficulté particulière rencontrée en cours de recherche et qui semble d’intérêt commun
- Organiser un temps de dialogue avec d'autres membres et équipes du laboratoire autour de travaux qui peuvent se faire écho
- Instaurer un échange sur un thème entre des chercheurs et professionnels "experts" d’un sujet
- Proposer lors de la venue d’un-e collègue de l'étranger de lui faire partager et discuter ses recherches
- Se saisir d’une actualité, d’une question « sociale » forte pour la débattre scientifiquement avec un objet de recherche problématisé
- ...
Contact : Anne Gillet
Prochain Séminaire Ephémère International
En construction.
Derniers séminaires éphémères internationaux
Mardi 30 Avril 2024
Maurício Rombaldi : "Inégalités et relations de travail au Brésil : trajectoires sociales et précarité dans le Nordeste du pays"
Cette présentation fait référence à un projet de recherche en cours qui vise à comprendre les mécanismes matériels et symboliques de reproduction des inégalités sociales à travers les relations de travail au Brésil, à partir de l'analyse des trajectoires sociales qui font l'expérience de la précarité dans différentes zones et segments économiques de la région du Nord-Est du pays. La présentation examinera les travailleurs qui expérimentent des relations de travail précaires par le biais de l'informalité - une caractéristique historique du marché du travail au Brésil - en tenant compte, le cas échéant, de leurs intersections avec des activités de travail régulées. La recherche comporte une collecte de données statistiques mises à disposition par les organismes publics brésiliens, l'administration de questionnaires à des groupes de travailleurs et la réalisation d'entretiens en profondeur.
Modération : Maxime Quijoux
Maurício Rombaldi est professeur et vice-coordinateur du programme de post-graduation en sociologie de l'Université fédérale de Paraíba (UFPB) au Brésil, éditeur de la Revue brésilienne des sciences sociales (RBCS/ANPOCS). Il a été éditeur de la Revue Política e Trabalho (PPGS/UFPB) et membre de la direction de l'Association brésilienne des études sur le travail (ABET) pour l'exercice biennal 2022-2023. Il est docteur en sociologie de l'Université de São Paulo (USP). Sa ligne de recherche actuelle consiste à analyser les reconfigurations du monde du travail et leur relation avec la formation de dispositions sociales au milieu de trajectoires professionnelles instables. Parmi ses travaux figurent des études sur les secteurs des télécommunications, de la métallurgie et de la construction, analysant les implications des transformations dans les relations de travail, ainsi que la dynamique de l'internationalisation des syndicats au Brésil. Son expérience professionnelle antérieure comprend la coordination de projets pour des organismes syndicaux internationaux et la promotion des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT).
Page de Maurício Rombaldi : http://lattes.cnpq.br/6381845842896121
lundi 18 Mars 2024
* Célia Forget : "La mobilité comme mode de vie. Ethnographie des vanlifers et full-timers"
La vie en camping-car ou en van attire un grand nombre de personnes, prêtes à tout quitter pour prendre la route. Au fil des 20 dernières années, mes enquêtes ethnographiques, menées principalement en Amérique du Nord, auprès de ces personnes ont démontré une évolution importante quant aux types d’adeptes et aux manières de faire. Crise économique, crise du logement et pandémie ont été des facteurs accentuant ce type de mode de vie. À travers ces enquêtes, j’ai été amenée à réfléchir plus largement au concept même de mobilité comme mode de vie, en anglais lifestyle mobilities, qui laisse entrevoir un nouveau champ de recherche que je vous invite à explorer.
Modération : Marine Loisy et Beatrice Zani
Célia Forget est professeure associée à l’Université du Québec à Montréal, coordonnatrice scientifique et chercheuse associée du Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés (CELAT). Docteure en anthropologie de l’Université Laval (Québec) et de l’Université de Provence (France), elle s’intéresse aux modes de vie mobiles, à l’immigration, au rapport à l’espace, aux enjeux de cohabitation et à l’esprit du lieu. Elle a publié en 2020 le numéro thématique « Modes de vie mobiles » de la revue Anthropologie et Sociétés.
* Table Ronde - Objets et Sujets en mouvement. Une réflexion autour des biographies, vies sociales et pratiques des acteurs des mobilités globales.
Lise/ Foap - Cnam/ MNHI.
Comment les objets construisent, accompagnent, font vivre et transforment les migrations et les mobilités ? Comment les biographies et les vies sociales des objets et des individus en déplacement se mélangent dans la fabrique d'expériences et pratiques de mouvement ? Quel est le rôle de la culture matérielle dans l'analyse des migrations et mobilités ? Dans quelle mesure l'agency des objets, leur capacité d'action, contribue-t-elle à produire et transformer les mondes sociaux, économiques, culturels et émotionnels traversés par les sujets en mouvement ?
Intervenantes : Hélène Bertheleu, Socio-anthropologue, professeure à l’Université de Tours ; Célia Forget, Anthropologue, professeure associée à l’UQAM ; Elisabeth Jolys-Shimells, Conservatrice en chef du patrimoine, cheffe du service des collections au Musée national de l’histoire de l’immigration ; Anne Raulin, Socio-anthropologue, professeure à Paris Nanterre.
Animation : Beatrice Zani, Chargée de recherche au CNRS, Lise.
Mardi 28 NOVEMBRE 2023
(Re)Building in a context/environment of vulnerability
1 - Ian Kaplan : "Education for girls and women in Afghanistan under the Taliban – glimmers of hope in the darkness"
More than two years into the Taliban re-exerting control over Afghanistan, the prospects for girl’s and women’s education in the country are increasingly grim: Secondary and tertiary education for females have been largely closed. Despite vague assurances that the ban is not permanent, there is no clear indication as to if, when, or how such education provision would reopen. Nevertheless, many communities across the country (and many Taliban themselves) are strongly in favour of female secondary and tertiary education and a few, limited, opportunities for Afghan girls and women still exist. My presentation looks at some of these opportunities and practices with focus on a network of ‘underground’ schools and a public school which continues to educate girls from ages 13-20. I will discuss the factors that enable such education practices to exist despite the extremely restrictive cultural and political context as well as what this means for some of Afghanistan’s female students and teachers. I will reference my research, which I have done through my work with an NGO – Norwegian Afghanistan Committee – which supports such initiatives.
Ian Kaplan has over 28 years of experience as a teacher, facilitator, university lecturer, researcher and education resource developer. His focus is on inclusion in education for those most marginalized, and he has worked on education with communities, NGOs, multilaterals and government ministries of education in Africa, the Balkans, Europe, the Middle East, South- and Southeast Asia. Ian has also been working to support governments in Afghanistan and Armenia in anti-corruption efforts. Ian currently works with the Norwegian Afghanistan Committee (NAC) as an education and research specialist and is also a director of the Enabling Education Network (EENET) – a global inclusion in education network of practitioners and researchers.
2 - Clément Bayetti : "Jugaad Psychiatry: The making of Indian Psychiatrists"
Over the past decade, the issue of the treatment gap and the shortage of available mental health professionals has become a significant public health concern in the Global South. In the case of India, this problem has been further complicated by a growing body of evidence that highlights a cultural divide between the practices of largely urban-based mental health professionals and the perception of suffering held by most of the Indian population. Yet, until recently very little was known about the training of Indian psychiatrists and the cultural construction of their professional identities, inclusive of how they practice, knowledge, and values are acquired, contested, resisted, sustained, and operationalized through their training and praxis. This talk will seek to address some of these questions by unpacking the results of 12-month of ethnographic work in a training institution located in a government psychiatric hospital in New Delhi, India. Through observation, interviews and focus group discussion, this presentation will show how Indian psychiatrists’ professional identities and practices are informed by more than their official curriculum and reflect the influence of other aspect of their identities, as well as that of several broader social changes and social actors, inclusive of the interest of the pharmaceutical industry. In doing so, it will reveal how the training of Indian psychiatrist ultimately results in a professional identity and praxis that embody a form of ‘Jugaad’ psychiatry characterized by the need to locally and culturally adapt a biomedical, evidence-based, approach to psychiatry to render it operationalizable in this context.
Clement Bayetti is a public health practitioner, medical anthropologist, and psychologist whose work and research interests span interdisciplinary approaches to exploring the intersection of system change approaches, community mental health program implementation and evaluation, and people- centered approaches to care. His research and teaching activities currently focus on several areas, including: the development of culturally and community-grounded definitions of mental health recovery and mental illness; medical socialization and the training of mental health professionals; and organizational change, social innovation and impact in third-sector organizations delivering community mental health services in the USA and India. Over the last decade, he has taught social workers, medical residents, and public health professionals on a range of topics associated with, public mental health, community mental health and program implementation and evaluation. In addition to his academic activities, he has worked internationally for almost two decades with third- sector organizations supporting people with psycho-social disabilities and communities to address system-wide behavioral health issues. He has collaborated with local and national organizations in the UK, India and the US to develop and implement mental health policy and services that are impact driven.
Animation : Anne Gillet
Mardi 21 NOVEMBRE 2023
Nous accueillons Dr Isabelle Cockel, maîtresse de conférences en études sur l'Asie de l'Est et le développement international à l'Université de Portsmouth. |
'Super-mobility’ and translocality: Irregular workers and the informal farm labour market in rural Taiwan
This research is concerned with how small-scale family farmers in Taiwan recruit migrant workers who are either absconders from their legally contracted employment or visa overstayers whose employment is not legally permitted. Building on this concept of translocality, we propose a new concept of super-mobility that defines a situation where absconding guest workers are able to frequently take up casual employment in an informal labour market and increase their physical/geographical and occupational/economic mobility. The mobility regimes’ restrictions on their residency make them de facto single, living without the company of their family. As atomised human beings, they are free from the physical burden of caring for their family members, which is usually the cause of lower mobility. Because they are not governed by a legal contract, they are free from the mobility regimes’ surveillance of and limitation on their physical/geographical and occupational/economic mobility and are free to move frequently to wherever employment is available. Super-mobility is resourced by co-ethnic networking with the translocal migrant community and inter-ethnic networking with Taiwanese brokers and farmers, which develops over time (Baas and Yeoh, 2019). The cost of super-mobility relates to the prices paid for receiving employment information from nodes in the network, as well as for workers’ transport and accommodation. Super-mobility is by default made by the mobility regimes, but it clearly draws attention to the failure of regimes to use categorisation as a tool to regulate labour migration. Super-mobility is highly volatile and unstable, but it thrives on the vitality of translocality. However, that is also a fault, in that anyone who knows about super-mobility can easily cripple it by turning in an irregular worker to the state; the power to repatriate can terminate super-mobility.
This talk was discussed by Léonie Hemdat (Ph. D student, Lise).
Dr Isabelle Cockel is Senior Lecturer in East Asian and International Development Studies at the University of Portsmouth. Her research focuses on labour and marriage migration in East Asia. Exploring migrant labour in the care, agriculture and fishing industries, she is particularly interested in how the state instrumentalises migration for political economic interests and how migrant workers develop grassroots activism with the help of social media for their advocacy and campaign. Her publications focus on sovereignty, citizenship, gender, activism, and irregular work in the informal labour market. Enacting upon her commitment to academic activism, she utilises academic blogs to raise public awareness of inequality and injustice embedded in labour migration. She is currently the Secretary-General of the European Association of Taiwan Studies, Research Associate of Centre of Taiwan Studies of the School of Oriental and African Studies, and a Member on the European Advisory Board of European Research Centre on Contemporary Taiwan at the University of Tübingen. She is an Associate Editor of Asia Pacific Viewpoint and on the editorial board of International Journal of Taiwan Studies and International Journal of Asia Pacific Studies.
Vendredi 10 NOVEMBRE 2023
Pietro Causarano, professeur invité au Cnam : Quand les syndicats découvrent la santé : travail, prévention et formation dans l’Italie des années 1970 |
Du point de vue de la prévention et de la gestion de la santé et de l’environnement au travail, les années 1970 marquent un tournant décisif pour l’Italie. La rupture de 1969 – connue sous le nom d’« automne chaud » – constitue la plus grande vague de conflits industriels de l’après-guerre, qui déferlera avec une intensité constante jusqu’au au milieu de la décennie suivante. Plusieurs changements vont se concrétiser dans le système des relations professionnelles, grâce à la puissance acquise par l’unité des grandes centrales syndicales et la mobilisation ouvrière. Forts de la décentralisation de la négociation au niveau de l’entreprise et de l’unité syndicale, ces travailleurs s’attachent à contester l’organisation de la production et les conditions de travail (rythmes, horaires, environnement, sécurité, etc.) en fabriquant un véritable « modèle syndical de la prévention ». La question de la santé et de la sécurité est ainsi abordée de façon nouvelle par rapport au passé du long après-guerre (l’époque de la « monétarisation du risque »). Ces questions seront également au centre d'un vaste processus d'auto-éducation de masse promu par les organisations syndicales et les délégués d'usine. L’expérience italienne des années 1970 sera d’exemple au niveau international, surtout européen et latino-américain.
Discussion animée par Léonie Hemdat (doctorante au Lise) et Ferruccio Ricciardi (chercheur au Lise).
Pietro Causarano est professeur à l’Université de Florence en Italie. Ses domaines de recherche sont l’histoire du travail et des cultures au travail, l’histoire sociale de l’éducation, l’histoire sociale du sport. Membre de la direction des revues « Passato e presente » et « Rivista di storia dell’educazione », il est aussi directeur de « A òpra. Annale di storia e studi sul lavoro ». Parmi ses publications plus récentes : Da un secolo all'altro: leggere il lavoro industriale. In: F. Loreto, G. Zazzara (a cura di), Fondato sul lavoro. Scritti per Stefano Musso, pp. 3-15, Torino: Academia University Press, 2022; Salute, prevenzione e formazione nell’esperienza dei sindacati industriali: il contributo femminile negli anni ’70. In: E. Betti, C. De Maria (a cura di). Genere, salute e lavoro dal fascismo alla Repubblica. Spazi urbani e contesti industriali, pp. 55-74, Roma: BraDypUS, 2020; S. Bartolini, P. Causarano, S. Gallo (a cura di). Un altro 1969: i territori del conflitto in Italia, Palermo: NDF, 2020.
Jeudi 09 NOVEMBRE 2023
14h00 – 14h15 Introduction par Christian Azaïs et Donna Kesselman
14h15 – 15h45 João Pedro Ferreira Perin – Les livreurs à vélo et le travail sur plateforme au São Paulo (Brésil) : perspectives au-delà des opportunités d'emploi formelles Sidnei Machado – Plateformes numériques au Brésil : politique du travail et régulations
Discussion par Isabelle Berrebi-Hoffmann
Discussion avec la salle
15h45 – 16h00 – Pause
16h00 – 17h30 Joannes Paulus Silva Forte – Le va-et-vient du travail : la vie des travailleurs avec contrat de travail intermittent dans les grands magasins du Brésil. Maria Florencia Rey – Au-delà du quota. Une étude des rapports de genre dans le travail syndical dans deux syndicats argentins
Discussion par Isabelle Berrebi-Hoffmann
Discussion avec la salle
Mardi 07 NOVEMBRE 2023
Nous accueillons Xinyu Promio WANG, professeure assistante à l'université de Tokyo, pour présenter une partie de ses travaux de recherche portant sur les migrants numériques et queers chinois au Royaume-Uni et au Japon. Dr WANG is Assistant Professor at Tokyo College, UTIAS, The University of Tokyo. Their research focuses in digital media, minorities (especially trans women) and identities; and they are interested in the intersections of queer, mobility, national and transnational identities in the context of globalisation and digitalisation.
This talk was discussed by Dr ZANI (Cnam, Lise-CNRS)
Intervention : "The Queer Affection for IT Industry: Trans Chinese migrants and their “labour” migration to Japan".
This ethnographic research unfolds trans Chinese migrants’ seemingly particular affection for careers in the IT (Information and Technology) industry. By tapping into their lived experiences pre- and post-emigration, it explores their aspirations in this specific industrial sector in relation to their gender, ethnicity, and nationality, as well as their local and transnational migratory trajectories. Findings presented in this paper are drawn from extensive qualitative data that I collected between 2019 to 2023 through in-depth interviews with over 30 trans women from mainland China. The empirical evidence sheds light on the complexity of the so-called labour migration of trans Chinese migrants. It reveals how their “affection” for the IT industry essentially reflects their perceived marginality, censorship, and suppression in the homeland, given the way they have been portrayed in both official and popular discourses as morally incompatible with and politically questionable to the Chinese nation-state. In this context, this research argues that their Sino-Japanese labour mobility to the IT industry serves less as a channel for the sake of labour migration but as an essential way for them to relocate for safety and security, as well as to exercise their agency in their queer identity quests.
Mercredi 28 Juin 2023.
Vandana Chaudhry, associate professor à la City University of New York, présentera ses recherches sur le handicap en Inde, en particulier sur les femmes handicapées : "La biopolitique de la détermination de la situation de handicap en Inde".
La présentation examinera la question de la détermination de la situation de handicap et de l'accès aux systèmes de protection sociale en Inde et de l'expérimentation par les personnes handicapées en Inde de ces nouvelles formes de gouvernance et de régime d'austérité dans le contexte du tout numérique.
"Biopolitics of digital disability determination in India". The talk will be pertaining to the digitalization of disability determination and social protection systems, and how disabled people experience these new forms of digital governance and austerity".
Jeudi 20 avril 2023, avec deux interventions
- 1- Kimi Tomizaki, professeure de Sociologie à la Faculté d'Éducation de l'Université de São Paulo (USP), invitée au Lise pour cette présentation : "Dynamique générationnelle, habitus ouvrier et comportement politique des métallurgistes de la région ABC Paulista - Brésil".
Kimi Tomizaki est autrice du livre "Être métallurgiste sur l'ABC Paulista : transmission et héritage de la culture ouvrière entre deux générations de travailleurs", la chercheuse travaille sur trois grands axes d'investigation : (i) les processus intergénérationnels de transmission et d'assimilation des perceptions, des valeurs et des conduites liées à l'école, au travail et à la politique ; (ii) la socialisation politique, la politisation et l'engagement militant et (iii) les transformations du comportement politique de la classe ouvrière brésilienne. Elle coordonne actuellement la recherche : "Quand (presque) tout s'effondre : les transformations du comportement politique de la catégorie métallurgiste dans l'ABC Paulista et ses relations avec l'éducation et le travail".
Résumé de son intervention : La région ABC Paulista est connue au Brésil pour sa tradition de lutte ouvrière, notamment pendant la période dite des « grandes grèves » (1978-1981), lorsque la catégorie métallurgique, sous la direction de Luis Inacio Lula da Silva, a affronté la dictature civile-militaire au Brésil et l’intérêt des multinationales automobiles. Quarante ans plus tard, après un coup d'Etat, en 2016, qui a mis fin au gouvernement du Parti de Travailleurs (PT), la candidature d’extrême droite, de Jair Messias Bolsonaro, a été victorieuse dans les 7 communes d'ABC Paulista, berceau du PT, laissant dans l'air la question : l'héritage politique de la catégorie métallurgiste s'est-il perdu ? Cette recherche s'est organisée autour de cette problématique, cherchant à comprendre les changements vécus dans la manière dont les ouvriers de la métallurgie perçoivent actuellement la politique, le syndicat, le PT et leur avenir (et celui de leurs enfants), dans un contexte complexe et contradictoire d'allongement de la scolarisation des nouvelles générations, de réduction des opportunités d'insertion sur le marché du travail industriel et d'élargissement de l'influence des églises pentecôtistes et néo-pentecôtistes, au cœur d'une région à forte tradition catholique.
- 2 -Tania Toffanin, sociologue, chercheuse à Institut d'études sur la Méditerranée (ISMed) de Naples du Conseil national de la recherche italien (CNR), invitée au Lise : « Caractères, dilemmes et perspectives de l’action syndicale dans certaines entreprises de la zone industrielle de Padoue (Italie) »
Tania Toffanin est sociologue et chercheuse à l'Institut d'études sur la Méditerranée (ISMed) de Naples du Conseil national de la recherche italien (CNR). Elle a collaboré à des projets de recherche avec la Confédération générale italienne du travail (CGIL), Transform Europe, l'Association italienne des juristes du travail (section de Milan), la Commission européenne et le Bureau international du travail. Ses activités de recherche portent sur l'analyse de la composition du marché du travail dans une perspective diachronique et de genre (au Lise elle a présenté son œuvre sur le travail à domicile en 2016), sur les conditions de travail dans les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre, sur les inégalités sociales et sur les nouvelles formes de pauvreté.
Résumé de son intervention : Cette présentation se concentre sur une enquête qualitative menée auprès des délégué-e-s syndicaux de la CGIL de Padoue (Italie), employé-e-s dans la zone industrielle de la ville, l'une des plus grandes d'Italie. L'analyse a porté sur la socialisation au travail et au syndicat et sur l'action syndicale. L'objectif de la recherche est d'étudier l'évolution de la représentation syndicale dans une région caractérisée par une sous-culture blanche (dominée par les démocrates-chrétiens jusqu'aux années 1990) qui est désormais de plus en plus subordonnée à des pulsions individualistes, souvent caractérisées par une adhésion politique à la droite (Ligue du Nord, Fratelli d'Italia). La tension entre l'universalisme de l'action syndicale et l'individualisme de la relation de travail devient un champ d'investigation d'un intérêt certain, surtout si l'on considère la rareté des recherches dans ce domaine.
1• Cibele S. Rizek (Professora da Universidade de São Paulo) avec Christian Azaïs (Professeur, Cnam, Lise) - Social Policies and Labour Regulation, a comparison Brazil-France - L'ANR REGREYZ & CO - Premiers résultats de la recherche au Brésil : points de départ, défis, questions.
La présentation abordera le projet financé par l'ANR FAPESP - Politiques Sociales et Régulation du Travail, une comparaison Brésil-France, coordonnée par Cibele S. Rizek (à São Paulo) et Christian Azaïs (Région Ile-de-France), ainsi que les résultats préliminaires de la recherche à São Paulo. Ces résultats concernent le profil des livreurs à vélo et, accessoirement, des livreurs à moto, leurs relations avec les entreprises, les formes de contrôle et de médiation, les formes de subordination, les principaux réseaux d'affaires, ainsi que les modes d'utilisation de l'espace public et des infrastructures urbaines comme condition préalable à réalisation des travaux.
2 • Sayonara Grillo (Professora da Faculdade Nacional de Direito da Universidade Federal do Rio de Janeiro) - Reformas trabalhistas no Brasil (2012-2021): insegurança social e instabilidade institucional / Réformes du droit du travail au Brésil (2012-2021) : insécurité sociale et instabilité institutionnelle.
Résumé : L'histoire récente du droit social au Brésil a été marquée par des réformes d'inspiration néolibérale qui se sont succédé à un rythme très rapide et qui ont profondément modifié la législation du travail et la réglementation de la protection sociale. À partir des principales réformes intervenues au cours des cinq dernières années, cette communication porte sur le contenu et à l'intensité des changements opérés à la lumière de la notion d'accélération du temps juridique.
Notre hypothèse est que les effets combinés des changements législatifs et jurisprudentiels et de la temporalité exagérément courte, dans laquelle ils se sont produits, ont entraîné plus qu'un simple remaniement institutionnel, une désorientation et une insécurité institutionnelle. Cette dernière contribue à la corrosion des liens sociaux et elle ébranle la notion même de certitude dans le droit et la capacité du droit à agir comme une source de stabilité dans les relations sociales. Ainsi, nous réfléchissons à la manière dont l'instabilité institutionnelle exprime et renforce les processus historiques de production de la zone grise, en particulier quand l'État est un agent coproducteur. Dans cette perspective, je présenterai un bref aperçu des réformes du droit du travail qui ont eu lieu pendant les gouvernements Temer et Bolsonaro, ainsi que deux cas de référence qui mettent en évidence la relation entre le réformisme permanent et l'instabilité institutionnelle.
- 30 juin 2022. Gouverner le maintien à domicile et la fin de vie. Regards comparatifs sur la Norvège et la Suisse
Interventions d'Alin Ake-Kob (Université du Nord, Faculté des sciences sociales, Norvège) "La pratique sociale du care pour les personnes âgées et en fin de vie dans l’Etat providence norvégien et sa digitalisation" et d'Olivier Giraud (Cnam- Lise-CNRS), "Quand l‘integrated care se transforme en pouvoir de surveillance – Le cas de la ville de Zurich dans le diagnostic démence".
Lors de ce séminaire, Antoine Frémont (Professeur du Cnam, titulaire de la Chaire Transports, flux et mobilités durables, Équipe pédagogique nationale Territoires) intervient sur ses travaux récents de recherche sur "Le transport maritime au risque de la démondialisation" et "Mutations des mÉtiers du TrAnsport et de la LOgistique : quelles FOrmations NouvellEs ?"
- 19 Mai 2022 - En visioconférence - "Réseaux sociaux et lutte contre la haine en ligne : quels moyens d'action ?"
L'objectif de ce séminaire est d'échanger sur la question de la lutte contre la haine en ligne, notamment la question de la responsabilité juridique des "plateformes". Propos racistes, appels à la violence, apologie du terrorisme, fausses nouvelles ou atteintes à la vie privée... le développement des échanges sur les espaces publics de l'internet s'accompagne d'une prolifération de messages haineux et d'un fort sentiment d'impunité de leurs auteurs. De quels outils dispose-t-on pour lutter contre ces phénomènes ? La haine en ligne est-elle le pendant indissociable de la liberté d'expression sur internet ? Quels ressorts sociologiques sont à l'œuvre ? L'objectif de ce séminaire éphémère vise à confier quelques clés de décryptage juridiques et sociologiques du sujet. Avec la participation de :
Nicolas Dauvet (Vice-President Legal, Euroclear) ;
Guillaume Desgens-Pasanau (Magistrat, Professeur associé au Cnam, membre associé Lise-CNRS) ;
La lieutenant colonelle Aurélie Dey (OCLCH - Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine) ;
Anne Gillet (chargée de recherche en sociologie, Cnam-Lise-CNRS) ;
Mariame Tighanimine (doctorante en sociologie, Cnam- Lise-CNRS).
- 24 Mars 2022 - Télétravail et transformations du travail. Ce que nous dit le télétravail du travail d’aujourd’hui. Interventions et débats. Proposé par Anne Gillet (Cnam, Lise-CNRS) et Valerya Viera Giraldo (Cnam, Lise-CNRS, CEET, Gis CREAPT). Interventions : Anne Gillet (Cnam, Lise-CNRS) : Introduction problématisée sur « le télétravail » à partir de recherches dans plusieurs pays : pratiques, enjeux et effets. Maëlezig Bigi (Cnam, Lise-CNRS, Ceet) : Se socialiser au travail à distance avant la crise sanitaire. Retour sur les pratiques organisationnelles de travailleuses et travailleurs salariés au début des années 2010. Hadrien Clouet (IDHES-Paris Nanterre, Lise-CNRS) : Chômeurs : du contrôle au télécontrôle.
- 31 mai 2021. Tiago Magaldi, chercheur au Laboratoire d'études sur le travail et la mobilité de l'Université fédérale de São Carlos (LESTm-UFSCar) : « Travail et perception de justice parmi les employés de commerce brésiliens : la production de l’individualisme dans le cadre de la nouvelle culture du travail au Brésil ». Discutant : Guénolé Marchadour (chercheur associé au Lise).
- Beatriz Santos, chercheuse au Laboratoire d'études interdisciplinaires, critique et capitalisme, Université d'état de Rio de Janeiro (LEICC / UERJ) : « Travail informel et organisation collective : une recherche sur les vendeurs ambulants à Rio de Janeiro ». Discutant : Michel Miné (professeur du Cnam titulaire de la chaire Droit du travail et droits de la personne, Lise-CNRS).
Séminaires éphémères précédents
- 18 mars 2019. Jenny Stuber (University of north california, usa), "Resistance to supergentrification in an upscale mountain resort".
- 29 mars 2018. Mathilde Darley (Cesdip-CNRS) : Genre, migrations et discriminations : regards franco-allemands sur le travail de décatégorisation. Cette thématique fait écho aux travaux qu'elle coordonne dans le cadre d'un programme ANR franco-allemand mais aussi avec les travaux des programmes ANR-DFG qui ont été conduits ces dernières années au Lise : Marianne 1 et Marianne 2, les métamorphoses de l'égalité.
- 8 Mars 2018. Esmeray Yogun (invitée au Lise-CNRS) propose une discussion autour de son projet "Integration of High Skilled Migrants In France: a Case of PAUSE Laureates with Gendered Approach".
- 12 Février 2018, rencontre avec Jean-Yves Boulin (IRISSO-Paris Dauphine-PSL) et Laurent Lesnard (OSC-Sciences Po), autour de l'ouvrage : Les batailles du dimanche. Discussion introduite par Michel Lallement (Cnam, Lise-CNRS).
- Le 22 janvier 2018, Léa Lima a présenté à la discussion son mémoire de HDR dans un cadre moins solennel que celui de la soutenance.
- Le 4 décembre 2017, Sylvie Hamon-Cholet (CEET) et Maële Bigi (Lise-CNRS) : Echanges autour d'un projet de recherche à Météo France sur le métier de prévisionniste.
- Le 16 novembre 2017, Nicolas Chochoy et Thibaut Guyon (Institut Godin), autour de l'ouvrage auquel ils ont contribué : "L’innovation sociale : principes et fondements d'un concept". La discussion a été introduite par Elisabetta Bucolo (Lise/Cnam). A l'occasion de cette réflexion collective sur l'innovation sociale, nous avons aussi accueilli Emeline Eudes (ESAD-Reims), membre de la chaire IDIS (Industrie, design et innovation sociale).
- Le 09 octobre 2017, Flora Bajard (LEST-CNRS) pour un échange libre à partir de ses travaux : Les alternatives politiques /au /et /par /le travail indépendant : quelques pistes depuis les artisans d'art jusqu'aux collectifs de travail dans les zones grises de l'emploi. Résumé de l'ouvrage de sa thèse.
- le vendredi 23 juin 2017, Livia de Tommasi, Professeure de sociologie a l’Université Fédérale de l’ABC, près de São Paulo, au Brésil. Lien vers un article (en français) de Livia de Tommasi, « Naturellement créatifs » : pacification, entrepreneuriat et créativité dans les favelas cariocas
- le vendredi 19 mai 2017, Fran Bennett, enseignante-chercheure à l’Université d’Oxford est intervenue sur le thème : Poverty through a gender lens: Challenges and insights.
- le jeudi 27 avril 2017, Georgia Petraki (Panteion University), organisatrice des dernières JIST à Athènes, est intervenue sur ses derniers travaux autour du programme de recherche : REscue, Patterns of resilience during Socio-economic crises among households in Europe. Elle a présenté quelques résultats intéressants sur la situation grecque et amorcée une discussion des concepts utilisés (comme celui de la résilience).
- le mardi 25 avril, Maxime Quijoux (CNRS) : "Démocratie au travail : quelles conditions pour une réelle émancipation ?"
- le vendredi 07 avril 2017, Virginia Mellado, historienne au Coniset, auprès de l'Université de Mendoza (Argentine), avec une intervention sur "Formation et recrutement des élites en Argentine. Approche sociologique et enquête historique".
- le mardi 21 mars 2017, Bruno Jobert (UMR PACTE Grenoble) "Le cheminement des controverses de politiques publiques : entre mobilisation et déminage discursif" Programme détaillé
- Le 7 mars 2017, autour des travaux récents de notre collègue italienne Tania Toffanin.
- Le 15 février 2017, Angela Giglia sur le thème « Travail non rémunéré dans les services à la consommation à Mexico ».
- Le 28 novembre 2016. Luis Felipe Rosado Murillo a présenté (en anglais) les projets qu'il effectue actuellement dans le cadre de son post-doctorat au Lise : Open Science : from community spaces to open labs
- Le 20 juin 2016 : séminaire éphémère exceptionnel pour permettre la rencontre entre les chercheurs du Lise et tous les personnels du CEE désireux de découvrir le laboratoire.
- Le 20 mai 2015 : séminaire proposé par Christian Azaïs et Feruccio Ricciardi sur "Les marges du salariat".
- 19 février 2016 matin : les visions du travail et de l'emploi présentes dans les trois rapports sortis (rapports Mettling, Combrexelle, Mahfouz). Séminaire proposé par Maele Bigi, Marie-Christine Bureau, Chantal Nicole-Drancourt.
- Le 14 avril 2015 : séminaire proposé par Isabelle Berrebi-Hoffman avec Marc Loriol sur "Travailler en sociologue sur le stress et le burn out- enjeux de l'interdisciplinarité".
- Le 10 mars 2015 : séminaire proposé par Marie-Anne Dujarier sur "La co-interprétation".
Ce séminaire, transversal au Lise, est un forum d’échange entre les membres du laboratoire, largement ouvert sur l’extérieur. Régulièrement, le Lise renouvelle la conception de son séminaire qui a pu se structurer tantôt autour de l'invitation de chercheurs extérieurs (Michel Callon, Jean-Marc Weller, François Dubet...) tantôt autour de présentations de recherches en cours sur des objets transversaux (la santé, l'expertise, la démocratie sociale...).