La « zone grise » du travail. Dynamiques d’emploi et négociation au Sud et au Nord
Nous partons de l’analyse de la dynamique de la « zone grise » du travail. Cette notion illustre le changement de paradigme qui s’exprime dans le renouvellement de la place de l’État à un moment où l’on assiste dans de nombreux pays à sa privation de domaines relevant jusqu’alors de sa compétence.
La notion de zone grise explicite l’incertitude et l’indétermination, propres aux situations de travail et d’emploi aujourd’hui. Elle met en exergue l’écart devenu structurel et structurant de la relation d’emploi entre les idéaux types des catégories instituées et la réalité des pratiques socio-professionnelles, variées et ne rentrant dans aucun cadre binaire. Au cours de sa trajectoire professionnelle, l’individu est confronté à des combinaisons variées de situations d’emploi et de travail, de contrats de travail aussi et à des choix multiples, que la typologie sur les figures émergentes illustre.
Plus particulièrement, cette publication interroge les dispositifs dont se saisissent les acteurs, la façon dont le droit du travail et les formes d’organisation du travail sont génératrices d’inégalités. Sont aussi abordées les conséquences des nouvelles formes de travail sur l’organisation des travailleurs, les possibilités de négociation qui en ressortent et la question des chemins empruntés pour garantir la pérennité des droits acquis. Ces thèmes fournissent un panorama diversifié des transformations des relations d’emploi et des relations professionnelles dans des univers différenciés.
La démarche adoptée conduit à interroger le rapport entre le public et le privé et, implicitement, le lien entre le collectif et l’individu, à une époque où l’individualisation des relations d’emploi et de travail tend à s’étendre.