Soutenance de thèse de Doctorat

Depuis le début des années 2010, en France, les littératures managériales et scientifiques sont marquées par un renouveau d’intérêt pour les questions de participation au travail, porté par le succès médiatique rencontré par les propositions d’entreprise libérée, Opale, et holacratique. Cette thèse se saisit de ce phénomène pour analyser les conditions d’émergence de ces innovations organisationnelles et managériales et leurs modalités concrètes de mises en oeuvre. Elle propose d’articuler discours et pratiques en portant l’attention sur les appareils rhétoriques de ces formes d’organisation, les représentations de l’entreprise et des rapports sociaux au travail qu’elles véhiculent, de même que leurs effets concrets sur les formes d’engagement des salarié·es. En articulant approche socio-historique et démarche ethnographique, ce travail s’appuie sur une mise en perspective de deux cas contrastés : l’organisation autogérée d’une scierie-raboterie et le déploiement de démarches Opale dans une grande industrie de production d’énergie. Ce rapprochement permet de soumettre à l’analyse les circulations d’idées et de pratiques qui participent à reconfigurer les dispositifs participatifs et leur réception. Plus encore, il contribue à l’analyse des conditions sociales de création et de pérennité de ces espaces en rendant compte des ressources nécessaires pour s’y investir. Cette thèse propose ainsi une analyse des compétences appelées par les dispositifs participatifs. Celles-ci sont notamment regardées à l’aune de trois registres : la culture entrepreneuriale, l’organisation collective et l’autonomie professionnelle.

Mots clés : travail ; participation ; organisation du travail ; autogestion, entreprise libérée, Opale